Qu’ils soient acteurs, chanteurs, peintres, photographes, ceux qui exercent un art pur, ont toujours été un objet de curiosité, de fascination, d’admiration et même d’imitation par les personnes qui apprécient leur art ou leur personnalité. L’article ci-après vous présente la vie et l’œuvre d’une photographe très particulière : irina ionesco, dont le travail est admiré, mais en même temps très critiqué du grand public.
À la découverte du personnage
Née le 3 septembre 1930 à Paris, de parents immigrés roumains venus de Constanța, en Roumanie et installés à Paris, Irina Ionesco est une photographe française. Elle a été pendant une dizaine d’années, la compagne du peintre Corneille, fondateur du mouvement Cobra. Elle voyage et peint pendant des années, avant de découvrir son goût pour la photographie. En 1974, son exposition à la Nikon Gallery de Paris, attire grandement l’attention. Bientôt, elle est publiée dans de nombreux magazines grand public et artistiques comme L’Œil, Connaissance des arts, mais également dans certains autres érotiques ou pornographiques comme PHOTO, Playboy, Playmen et Penthouse, et aujourd’hui très appréciés des collectionneurs et exposée dans les galeries du monde entier.
Son œuvre est surtout connue pour ses théâtralisations de femmes savamment habillées, parées de bijoux, gants et autres accessoires, accompagnées d’objets symboliques comme des foulards et parfois d’autres symboles fétichistes, posant quelques fois d’une manière assez provocante ou érotique. Certaines de ses photographies mettant même en scène sa fille eva ionesco, entre l’âge de 4 et 12 ans, ont d’ailleurs provoqué grande polémique et procès de la part de cette dernière. Eva Ionesco engage en effet, des procès contre sa mère. Celle-ci fut condamnée par le tribunal de grande instance de Paris, le lundi 17 décembre 2012, à verser 10 000 euros de dommages et intérêts à sa fille.
Irina Ionesco a rappelé au cours de l’audience, qu’aucune juridiction dans le monde n’avait jamais censuré ses photographies. Le tribunal a ainsi octroyé à Irina Ionesco, le droit de conservation de l’ensemble des négatifs des photographies sur lesquelles apparaît Eva Ionesco. Écartant le débat de la qualité artistique ou non des photographies visées dans l’instance, la Cour a estimé que les photographies étaient «incontestablement attentatoires à la dignité d’Eva Ionesco». Elle a précisé que «dénudée ou non, la fixation photographique de l’image sexualisée de façon malsaine, d’une très jeune enfant ou d’une toute jeune fille, ne peut qu’être dégradante pour celle-ci, quelle que soit l’intention de l’auteur ou la subjectivité du public auquel elle est destinée.». En conséquence, la cour d’appel a prononcé une interdiction à Irina Ionesco «concernant la diffusion de toute image de sa fille sans le consentement exprès de celle-ci. Toute infraction à cette prohibition l’exposera à de nouvelles saisies et demandes d’indemnisation […].».
Au-delà de l’érotisme
Multiple, Irina Ionesco l’est aussi. Loin de se limiter à un seul registre, elle réalise des natures mortes, puis, dans les années 1980, des photographies de ses voyages en Orient. Lors d’un reportage à Tokyo en 2004, elle parvient à rencontrer des Yakusas : les mafieux tokyoïtes acceptent de poser nus pour elle, dévoilant dans de superbes noir et blanc leurs corps recouverts de tatouages. Entre 2000 et 2012, Irina Ionesco est aussi photographe de mode pour Vogue, Stiletto ou encore Givenchy. Dans les pages de la version japonaise de Vogue enfant, elle signe une série onirique inspirée d’Alice au pays des merveilles. Qu’il s’agisse de femmes nues ou de yakusas, ses photographies recèlent un pouvoir hypnotique, exprimant l’ambivalence de la séduction.